Téléfilm de 75 minutes
Première diffusion : vendredi 8 octobre 1971 à 20h30 sur la 2ième chaîne de l'ORTF
Adaptation : Jean-Claude BRISVILLE, d'après le roman de Julien GRACQ
Réalisation : Jean-Christophe AVERTY
Distribution :
Stéphane FEY (Allan)
Marie-Blanche VERGNE (Christel)
Sabine SUN (Dolrès)
Pierre MASSIMI (Gérard)
Danielle DUBREUIl (Irène)
Frédérick DE PASCALE (Jacques)
Serge ROUSSEAU (Henri)
Michel BEAUME (Gregory)
Jacques FERRIERES (Kersant)
Thème : un groupe de jeunes gens élégants et désoeuvrés traînent leur spleen estival à l'hôtel des Vagues, en Bretagne lorsque débarque un jeune homme beau mais tourmenté, Allan, qui va provoquer le drame...
Commentaires : deuxième roman de Julien GRACQ après AU CHATEAU D'ARGOL, UN BEAU TENEBREUX est évidemment une oeuvre très difficile à adapter pour le petit écran. Toute la magie de ce récit gothique tient d'abord au style et aux référenes littéraires qui émaillent le récit (de Nerval à Baudelaire). On peine à retrouver cette magie dans ce téléfilm à l'image bien léchée. Jean-Christophe AVERTY qui d'ordinaire ne manque pas d'audace, notamment dans ses recherches formelles, se montre ici un peu emprunté, comme s'il avait du mal à saisir le sujet et à en traduire toute la poésie noire. Il paraît d'ailleurs que Jean-Christophe AVERTY avait résisté près de 4 ans avant d'accepter de voir son oeuvre diffusée, conscient de ne pas l'avoir complètement réussi. On lui saura quand même gré d'avoir manifesté une certaine ambition et d'avoir su, par moment, émouvoir et toucher au coeur grâce à ses images souvent simples et belles. Les scrupules de Jean-christophe AVERTY pourront étonner. Il est vrai que c'était une époque où l'on croyait, peut-être un peu naïvement, que la télévision n'était pas là seulement pour divertir et remplir le tiroir-caisse.
Pour finir, cette citation de Julien GRACQ qui restitue tout l'esprit de l'oeuvre: " Il n'est pas bon de laisser la mort se promener trop longtemps à visage découvert sur la terre. Elle émeut, elle éveille la mort encore endormie au fond des autres."