En cet été 1972, le nouveau PDG de l'ORTF, Arthur CONTE, avec sa faconde toute méridionale, annonce à Raymond MARCILLAC, le directeur des sports et producteur des émissions TELE-DIMANCHE, MATCH SUR LA 2 et TELE-SPORTS, son exclusion de l'ORTF, quelques jours seulement avant son départ pour Munich où il devait commenter les jeux olympiques.
L'exclusion est totale, interidiction est faite à Raymond MARCILLAC d'exercer pour l'ORTF non seulement des fonctions de présentateur mais aussi de producteur. Pour que son nom n'apparaisse plus sur les écrans, il est demandé aux monteurs d'effacer son nom du générique des émissions déjà programmées.
Cela faisait des mois que plusieurs critiques lui étaient adressées, notamment de la part des parlementaires. Le rapport du sénateur DILIGENT sur la publicité clandestine à la télévision l'avait quelque peu désigné à la vindicte populaire. On lui reprochait ses rapports familiaux avec la directrice d'une société chargée de l'achat et de la vente d'emplacements publicitaires dans les stades où se déroulaient les manifestations sportives retransmises par l'ORTF. On faisait état d'un certain trophée de golf portant le nom d'une célèbre marque de parfum. Puis une sombre affaire de fichiers de la redevance, qui auraient été vendus à une société de vente par correspondance, avait achevé de noircir le tableau.
Peut-être Raymond MARCILLAC, trop gaulliste - il était suppléant d'un député UDR et n'avait jamais caché son admiration pour le général, y compris pendant les évènements de mai 68 - et pas assez pompidolien, déplaisait-il au nouveau pouvoir qui venait de s'installer à l'ORTF
Par ailleurs, à la rentrée 1972, au nom de l'économie et du rapprochement des rédaction d'information des 2 chaînes, les équipes se voyaient radicalement bouleversées, avec les départs de Pierre DESGRAUPES, Hervé CHABALIER - qui payait un reportage contesté sur le voyage du Président de la République en Lorraine-, Joseph PASTEUR, François-Henri DE VIRIEU, Philippe GILDAS, Guy CLAISSE et Etienne MOUGEOTTE.
En cet été 1972, marqué par la démission de Jacques CHABAN-DELMAS et la nomination comme Premier ministre de Pierre MESSMER (depuis le 5 juillet 1972), à l'ORTF comme ailleurs, c'en était bien fini de la nouvelle société...