Ce lundi 9 novembre 1970, aux alentours de 19h30, le général s'est éteint à Colmbey les deux églises.
Ce n'est que le lendemain, à 12h30, que, par une speakrine, les téléspectateurs apprennent la mort du général, soit plus de quatorze heures après l'évènement.
Le soir-même de la disparition, un documentaire est programmé " Charles de Gaulle - 1890-1970" préparé par Edouard SABLIER où l'on retrouve les images classiques de l'appel du 18 juin et celles de la Libération de Paris, et d'autres plus émouvantes, sur des commentaires de Gérard OURY à partir d'un texte écrit par André FROSSARD.
Le 11 novembre les émissions d'hommage se succèdent à la télévision tandis qu'à 16h, le président POMPIDOU se rend à la Boisserie pour s'incliner devant la dépouille du plus illustre des Français.
Le 12 novembre, une messe de requiem a lieu à Notre-Dame, célébrée par le cardinal MARTY, l'archevêque de Paris, en présence du président POMPIDOU et des souverains et chefs d'Etat du monde entier : NIXON cotoit le chef d'Etat de l'Union soviétique et le SHA d'Iran. BEN GOURION est aux côtés du Prince CHARLES qu'entourent les trois derniers Premiers ministres de Grande-Bretagne. Le chancelier d'Allemagne est là, comme le roi des Belges, la reine de Hollande, l'empereur d'Ethiopie et tous les Grands de la Terre tandis que 70 000 parisiens se massent devant la cathédrale.
L'enterrement proprement dit a lieu à 15h à Colombey, sans autre présence que celles des Compagnons de la Libération et des membres du conseil municipal de Colmbey, pour respecter les dernières volontés du Général mais en présence d'une foule estimée à 40 000 personnes.
Le cercueil est commandé au menuisier du village. Le plus simple possible.
Le menuisier demande cependant à Mme de Gaulle s'il faut revêtir d'un peu de tissu les parois intérieures du cercueil.
Mme de Gaulle répond :
- Faites comme pour tout le monde.
En début d'après midi, dans la petite église de Colombey, s'installent les Compagnons de la Libération. Il y a là MALRAUX, MASSU, Romain GARY et le colonel ROL-TANGUY. Gaullistes et communistes se retrouvent côte à côte comme ils l'étaient, pendant l'Occupation, face aux balles allemandes.
A 14h15, trois quart d'heures avant l'office, comme c'est la coutume dans le village, les cloches de l'église sonnent.
L'imiteront tous les clochers des églises de France.
Il est presque 15h00. Le cercueil part, au pas, de la Boisserie pour rejoindre l'église. Il est déposé sur un engin blindé de reconnaissance et recouvert du drapeau tricolore.
La foule est silencieuse et recueillie. Beaucoup de larmes coulent sur les visages.
La messe qui dure un peu moins d'une heure est des plus simples, sans sermon, ni homélie.
Douze jeunes gens de Colombey portent ensuite le cercueil jusqu'à la tombe.
Le général va rejoindre ANNE, sa fille autiste disparue en 1948.
Une seule inscription sur la pierre tombale : Charles de Gaulle 1890-1970.
La cérémonie est intîme.
Pourtant, dans le monde entier, des centaines de millions de personnes regardent ces images devant leurs postes de télévision.
Le soir-même, sur les Champs-Elysées, une foule émue vient déposer des fleurs au pied de l'arc de triomphe.
Pour un dernier hommage.