Diffusion : en différé le samedi 14 juillet 1979 à 13h30 sur ANTENNE 2
Commentaires de Roger COUDERC et Pierre ALBALADEJO
Commentaires : ce 14 juillet à Auckland, en terre néo-zélandaise, l’équipe de France rencontre la redoutable équipe des All Black. C’est le deuxième test-match de la tournée et les Français ont déjà été sévèrement battus lors du premier match sur le score sans appel de 23 à 9. Personne ne leur accorde la moindre chance et le manque d.intérêt est tel pour cette équipe que le match n’est pas diffusé en direct mais en différé.
Comme toujours, c’est lorsqu’ils sont battus d’avance que les Français, le dos au mur, donnent le meilleur d’eux-mêmes. Au fil des minutes, après un premier essai des All Black, les joueurs de l’équipe de France, emmenés par un Jean-Pierre RIVES des grands jours, produisent un rugby de rêve, attaquent de tous les coins du terrain et font céder les All-Black devant 60 000 spectateurs médusés qui finissent par applaudir l'équipe de France. Le Rainbow Warrior n'est pas encore passé par là.... Les essais s’enchaînent. Quatre au total. C’est le triomphe absolu du french flair.
Une heure durant, la démonstration est totale, absolue au point de faire perdre la raison au commentateur Roger COUDERC. Il a pris pour lui toutes les critiques contre les joueurs français et c’est presque incrédule qu.il commente les premières minutes du match, se tournant sans cesse vers son complice Pierre ALBALADEJO : "Mais ils jouent bien, Pierre". Celui-ci répond : "Mais oui. Roger, on mène". Quant en deuxième mi-temps les attaques se succèdent, Roger est comme transporté, partagé entre la joie et les larmes.
Mais, les All Black de Graham MOURIE restent les Blacks, c’est-à-dire la meilleure équipe du monde. Une équipe qui jamais ne s'avoue vaincue. Durant les vingt dernières minutes, alors qu'ils sont menés 24 à 10, ils refont peu à peu leur retard et marquent un essai magnifique à leur tour. Ils sont à portée d’un essai des Français. Sur leur dernière attaque, à la 84ième minute, ils sont prêts à marquer quand le petit Costes, ainsi baptisé à jamais par Pierre ALBALADEJO, surgit de nulle part, vole le ballon aux Blacks et tape en touche, sauvant la patrie en danger.
Le match est terminé. Pour la première fois dans l’histoire du rugby, les Français l’emportent en Nouvelle-Zélande sur le score de 24 à 19.
Bien sûr, le rugby français connaîtra d’autres exploits et d’autres victoires tout aussi improbables, mais l’esprit d’Auckland vivra à jamais!