Diffusion : samedi 19 mars 1977 à 15h50, simultanément sur TF1 avec des commentaires de Georges de CAUNES et Ken KENNEDY et sur ANTENNE 2 avec des commentaires de Roger COUDERC et Pierre ALBALADEJO
Commentaires : pour cette dernière levée du grand chelem, les Français qui s'attendaient à un match difficile, vont être pris à la gorge par une équipe irlandaise déchaînée, désireuse de sauver un tournoi jusqu'alors assez moyen. La 1ère mi-temps est tout à l'avantage du 15 irlandais, qui mène à la pause 6-3. Mais plus que le score finalement assez étriqué, c'est la manière qui frappe les esprits. Les Irlandais dominent dans presque toutes les phases de jeu et notamment les phases de conquête. Leur engagement est tel que les blessures françaises se succèdent : SANGALLI a la tête ouverte et PAPAREMBORDE une arcade éclatée. Mais, comme FOUROUX contre l'Ecosse ils refusent de quitter le terrain. On rappellera que PACO avait refusé quant à lui de se faire opérer de l'appendicte pour ne pas louper ce dernier match du tournoi.
Le réveil français survient en 2ème mi-temps. Et il commence par un loupé. A la 49ème minute, ROMEU manque un coup de pied à suivre. Il est tellement raté qu'il est repris non par les Irlandais mais par AVEROUS. Celui-ci résiste à un placage pour servir SANGALLI qui prend tout le rideau défensif irlandais à contrepied AGUIRRE reprend le cuir, oblique vers le centre, passe à PACO qui, après un relais rageur, sert BASTIAT qui, au terme de que ce que la légende appellera une "longue course de girafe", marque l'essai. Le ressort irlandais est brisé. Les placages se font moins virulents, il y a moins de coups de poings dans les recoupements et, pour ainsi dire, plus aucun joueur français n'est frappé à terre. C'est dire que les Irlandais n'ont plus le moral...
Après qu'une dernière pénalité d'AGUIRRE ait porté le score à 15-6, le Quinze de France remporte ainsi le 2ème grand chelem de son histoire. Peut-être un des plus extraordinaires. D'abord parce que les Français n'ont encaissé aucun essai pendant tout le tournoi. Ensuite et surtout parce que sont les 15 mêmes joueurs qui ont joué tous les matchs. Un exploit unique dans l'histoire du rugby et qui ne se renouvellera jamais. Ces quinze joueurs ne joueront plus jamais ensemble pour la France pour le Tournoi, mais ils se retrouveront régulièrement dans le cadre des Barbarians français pour perpétuer la légende.