Parmi les mythologies télévisuelles des années 70, il y a incontestablement LA MERE DENIS. C'était évidemment un pari de faire une publicité pour une machine à laver avec une lavandière de 80 ans, plutôt qu'avec une jolie jeune fille. Mais cela participait d'un retour vers des valeurs plus authentiques, une sorte retour à la terre.
LA MERE DENIS et son célèbre slogan, " Ah C'est ben vrai çà" va bien vite être connue de tous les téléspectateurs et même être le sujet d'un sketch de COLUCHE et des caricatures de CABU.
Elle apparaît ainsi dans près de 8 films publicitaires jusqu'en 1980, devenant un visage familier pour la plupart des Français.
Jeanne Marie LE CALVE, épouse DENIS, accueille toute cette notoriété avec beaucoup de recul et de philosophie. La philosophie des gens simples. L'argent qu'elle gagne sous forme d'une petite rente viagère lui permet d'améliorer sa maigre pension de retraite et, dit-elle, de s'assurer une sépulture décente. Elle reçoit également en cadeau une gazinière de l'agence de publicité mais, comme elle préfère son petit réchaud, la belle gazinière fait office de desserte. Quant à son linge, pas de machine à laver pour notre vedette, qui continue à le laver à la main dans la Gerfeurs. A plus de 80 ans elle se rend presque quotidiennement au bord de la rivière, avec sa blouse, son battoir et sa caisse à laver et elle trempe ses mains ridées dans l'eau froide. De l'authentique, on vous dit.
En cette année 1976, suite à la parution d'un livre sur sa vie dû à la plume de Serge GRAFTEAUX, elle participe à l'émission APOSTROPHES de Bernard PIVOT, et PARIS MATCH en fait la personnalité de l'année. Pour se rendre à Paris par le turbotrain, elle hésite à s'acheter un manteau, pour la dépense, et parce qu'elle craint de ne pas avoir le temps de l'user.
Dans la pièce principale de sa maison, est accroché la photo du Président de la République, VGE, à côtés de celle de Brigitte BARDOT. Deux autres icônes de l'époque.